lundi 27 mai 2013

Sorcière de décoration



Les légendes de sorcières sont nombreuses dans le Queyras, comme en témoigne l'exemple ci-dessous :
La légende de la Rue des Masques
La Rue des Masques ( venant de "masc" qui veut dire sorcier) est située dans le quartier du Simoust, entre Eygliers et Guillestre. C'est une faille d'environ 600m de long et d'une dizaine de mètres de large, résultant d'un décrochement de la falaise qui surplombe le Guil. C'est une rue sans maison, dans laquelle le soleil ne pénètre jamais et où, d'après la tradition, les sorciers d'Eygliers venaient se livrer à leur sabbat nocturne.
"A la nuit de Noël", disait-on aux veillées : " au premier coup de minuit, les roches s'ouvrent sur une grotte pleine de l'or fabriqué par les sorciers, qui se cachent et perdent leur pouvoir cette nuit-là. Alors chacun peut emporter sa charge d'or. Mais gare ! avant que le dernier coup ne sonne, il faut être sorti sous peine de rester prisonnier avec le tas d'or."...
A Eygliers, vivaient alors une jeune femme Marguerite Oliron, son mari et leur fils Charles. La vie n'était pas facile et ils ne gagnaient pas assez d'argent pour vivre. Le mari songea à s'expatrier et voulut aller faire fortune aux Amériques : "Vois donc, les gens d'Aiguilles partis là-bas... Quelles belles maisons ils se font construire à leur retour" disait-il à sa femme, impuissante à le retenir. Au début, il écrivit des lettres venant du Mexique, puis, plus rien... et Marguerite apprit, un jour, qu'il était mort "des fièvres"... sans la moindre fortune.
Seule, que devenir et que faire pour éléver Charles? On était alors tout près de Noël, elle résolut d'essayer l'or des rochers, dont elle entendait parler aux veillées. Elle partit pour la rue des Masques, portant son fils dans ses bras. Elle avait froid, elle avait peur, qu'importe, il fallait oser. Mais comme le coeur lui battait !...
Au premier des douze coups egrénés au clocher d'Eygliers, la roche s'ouvrit, et l'or apparut, scintillant dans la pénombre. Elle entre dans la grotte, pose son fils à terre, laisse couler les pièces d'or entre ses doigts... Qu'il y en a !... pour les emporter, elle va vite chercher son panier laissé dehors, et revient d'un bond ... mais trop tard, le dernier coup a sonné, la pierre s'est refermée sur son fils.
Marguerite, surprise un instant, comprend bientôt tout son malheur. Elle se redresse affolée et se précipite sur le rocher qui reste inébranlable. Elle crie, elle appelle, elle pleure ; sa voix retentit et se prolonge tout le long de la Rue des Masques ... L'écho seul lui répond. La pauvre Marguerite crut en devenir folle !
Chaque jour, elle venait appeler son enfant à la rue des Masques, espérant le voir apparaître, et, elle restait là grelottante de froid et de faim. Le soir, elle tombait à terre inanimée de douleur et de soufrance. Alors, elle se retrouvait sur son lit, un petit pain sur la table, un sorcier apitoyé en prenait soin.
Que Noël fut long à revenir ! Ce soir-là, Marguerite ne s'est pas endormie; Le premier coup sonne, la grotte s'ouvre, elle aperçoit Charles, frais et rose, assis sur le tas d'or... elle se précipite, prend son enfant et l'emporte au plus vite, le pressant sur son coeur.
"O mon trésor ! mon cher trésor ! " murmure-t-elle avec ivresse. Le lendemain, Marguerite redescendit au village, heureuse et consolée, pressant toujours sur son coeur le trésor qu'elle avait perdu et qu'elle avait retrouvé.





C'est à toutes ces légendes de sorcières que j'ai voulu rendre hommage en sculptant cette sorcière avec son balais, son chaudron et son chat...

Cela fait toujours son effet auprès des enfants récalcitrants !







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